Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

PrÉSentation

  • : Picard et fier de l'être
  • : Militant communiste depuis 1972, Conseiller Municipal de Ham (80 ) – Conseiller Régional de Picardie depuis 2004 – Vice Président en charge des Sports, et Traditions Populaires.
  • Contact

Texte libre

Sur Rendez vous :
chaque mardi à mon domicile

Recherche

 

C'est ici que, loin des contraintes et obligations, je vais pouvoir m'exprimer librement, simplement. Mes coups de coeur, mes coups de gueule aussi...  
Vos commentaires, vos avis, vos critiques sont bienvenus.
Vous pouvez me contacter par mail en permanence ou m'écrire : 21 rue du théâtre - 8400 HAM

Les commentaires ne seront publiés que si ils sont signés, la façon la plus simple étant le courriel : olivier.chapuis-roux@wanadoo.fr

Archives

Texte libre



 

1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 17:19

Ci après, le texte de l'explication de vote du groupe communiste, progressiste et unitaire (MUP) lors du vote du budget régional de ce 1er février 2013

Tertous

C’est dans un contexte très particulier que nous allons voter le budget 2013 de notre collectivité.

Les élus du groupe communiste et progressiste unitaire – MUP voteront le budget primitif 2013 qui est proposé ce matin en session.

Ce n’est pas un scoop mais c’est bien une confirmation de notre engagement actif dans la majorité de gauche que les Picardes et les Picards ont portée au Conseil Régional.

Pourquoi le votons-nous ? Parce qu’il est le notre et que nous avons travaillé à sa rédaction, à ses choix, à ses arbitrages depuis le début comme élus responsables.

Je ne ferais pas dans le populisme ici, comme a pu le faire notre collègue du Front National lundi dernier en parlant de la situation des salariés de Goodyear Amiens. Des paroles aux actes, il y a une différence, et si les salariés de Goodyear lisaient le programme économique du Front Bleu Marine, il verrait bien ce qu’est le libéralisme à outrance, la loi du plus fort dans la politique économique de l’extrême droite qui est l’allié objectif du capitalisme financier.

 

Je ne ferai pas non plus l’autruche comme l’a fait notre collègue qui « aime tant la Picardie » en reprenant nos interventions de l’an dernier sur le budget 2012.

Oui depuis un an, de l’eau à coulée sous les ponts de la Seine comme de la Somme, de l’Aisne et de l’Oise et le changement de direction que Daniel Beurdeley appelait en terminant son intervention par cette phrase « J’espère que nous pourrons revoir tout cela sur le fond et de manière positive lorsque l’été 2012 viendra ! »

Certes tout n’est pas parfait et nous ne sommes pas dans le monde des bisounours, c’est le moins que l’on puisse dire, la crise financière est encore là et ses dégâts continuent et continuera à se faire sentir encore pendant de nombreux mois, et le gouvernement que nous soutenons avance, pas à pas, pour faire face au monde de la finance.

 

Il y a un an ici même nous parlions de la fin de l’€uro, aujourd’hui notre monnaie est confortée et une confiance nouvelle dans les relations européennes se met progressivement en place. La France retrouve ses couleurs de nation motrice du progrès social, du dialogue.

 

Mais il est vrai que je ne vois pas encore avancer au niveau national de péréquation entre les régions, une véritable péréquation.

 

Aux collectivités riches, l’implantation des entreprises et les emplois, avec les ressources fiscales qui en découlent et donc les services publics dont les populations ont besoin…Aux autres une accumulation de difficultés qui rend la vie presque impossible pour les habitants dont la paupérisation s’amplifie toujours plus et qui contraint ces collectivités à recourir massivement à l’emprunt pour tenter de maintenir un semblant d’équilibre social.

Le rôle des banques dans cette période de crise mérite d’être souligné : alors qu’elles ont bénéficié au niveau européen de milliards d’euros d’aide pour éviter l’effondrement de tout le système bancaire, elles n’ont aujourd’hui aucun scrupule à imposer aux collectivités les plus fragiles des taux d’intérêt usuriers.

 

Il faut donc refonder totalement les logiques de développement pour assurer une meilleure répartition des richesses entre territoires, ce qui s’avérera long et difficile.

Il faut aussi, en première urgence, renforcer les dynamiques de solidarité par des mesures de redistribution et de péréquation entre les territoires, avec en tout premier lieu la préoccupation d’assurer partout l’existence de services publics performants.

Dans le même temps le nouvel acte de décentralisation qui est annoncé en 2013 et qui doit impérativement être accompagné d’une réforme de la fiscalité locale constitue une occasion  de clarifier le rôle des régions et de donner à celles-ci les moyens de mettre en place les politiques qu’elle a choisit.

« Nous sommes tout à la fois pour une forte décentralisation, pour un rôle nouveau de l’Etat et pour une profonde démocratisation de toutes les institutions. » Cela je le disais déjà en début 2012.

En nous serons vigilants à la mise en place du « Versement transport ». Même si nous pouvons entendre dans nos instances nationales que cela avance, nous nous impatientons tout de même.

 

Ce versement transport, que le MEDEF combat donc c’est bon signe, est essentiel pour reprendre un peu d’autonomie financière à condition qu’elle ne soit pas diluée dans un syndicat mixte, mais vienne bien abonder les budgets des régions et en particulier celui de la Picardie.  Nous voulons voire renforcer notre rôle d’autorité organisatrice des transports : et aussi unifier les efforts de l’ensemble de nos territoires pour que l’offre publique que nous portons profite à tous les picardes et les picards. C’est ce que je vous disais lors du D.O.B. 2013 et je n’ai pas changé d’avis, mon groupe non plus.

 

Mais permettez moi tout de même de me réjouir de voir notre collectivité territoriale mettre en place un véritable plan de relance économique avec 330 M€ d’investissement, quand on sait que l’investissement public en France est à 70 % fait par les collectivités territoriales.

Je disais à juste titre lors du D.O.B. 2012 que « nous contraindre à moins investir, c’est tuer l’emploi, en particulier dans le BTP, et les analyses alarmistes de la Chambre Régionale du BTP de Picardie annonce des milliers de poste en sursis dans quelques semaines, dans quelques mois ».

La réponse est déjà dans notre plan de relance territorial que moi j’appellerai plutôt plan d’urgence territorial, lui aussi doté de 34 M€  destiné à faire démarrer dans  l’année les projets de nos partenaires territoriaux. Ce plan permettra de soutenir l’activité économique, notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics tout en renforçant l’offre de service sur les territoires.

Je voudrai bien voir des collectivités locales en faire autant, surtout quand leur taux d’endettement est quasi nul.

C‘est pourquoi, Monsieur le Président, je souhaiterai que le critère du taux d’endettement et de la pression fiscale des autres collectivités soient mieux prises en compte dans nos aides sectorielles, c’est déjà le cas, mais il nous faut nous montrer encore plus vigilants.

Mais c’est aussi 50 m€ affectés aux travaux et à l’équipement des lycées, premier volet d’un plan pluriannuel de 300 M€, c’est aussi cela la relance du bâtiment pour l’essentiel.

Mais encore 90 M€ pour les transports, ce qui représente un effort considérable comme le disait le Président Gewerc dans son discours d’introduction à notre session budgétaire et impacte directement l’emploi dans la sous traitance de Bombardier et Alstom comme l’a précisé Daniel Beurdeley hier encore alors que du côté de « j’aime encore la Picardie » on minimise son impact en territoire picard.

Mais aussi 45 M€ pour l’appareil universitaire régional qui n’est pas de notre compétence directe, mais que nous avons choisi de reprendre en main car la réforme des universités voulu par Sarkozy a démontré l’incapacité de celle-ci à construire ses outils de demain. Ou en serions nous aujourd’hui si nous avions laisser faire sur la nouvelle faculté de médecine et de pharmacie, ou en serions nous sur le projet de l’institut « Faire Face » ainsi que sur le hub de stockage de l’énergie. Demandez le donc aux universitaires, aux chercheurs. Nous avons pris du retard, trop de retard dans ce domaine.

Voilà un budget politique, un budget progressiste, même si nous devons dans certains domaines réduire nos dépenses de fonctionnement pour répondre à l’effort national demandé par le Président de la République.

Nous voterons ce budget car il accompagne les efforts du monde associatifs dans la création l’emploi des plus démunis en particuliers les jeunes, et la création des emplois d’avenir correspond quasiment à la mesure 4 de nos emplois solidaires dont nous avions voté la mise en œuvre dès 2011.

Oui les emplois d’avenir peuvent aider les associations à accompagner les jeunes les plus éloignés de l’emploi, mais à condition que les textes d’application soient revus, corrigés et non plus étudiés par la DIRECTE avec ses œillères habituelles. Le politique doit reprendre du sens dans ce domaine, sinon nous n’atteindrons jamais les objectifs que nous nous sommes fixés.

Nous voterons ce budget car il contient les premières mesures « du pacte territorial pour le développement du sport » voulu par le gouvernement progressiste que nous soutenons. Et je me permets simplement de reprendre les déclarations de Valérie Fourneyron lors des assises territoriales du sport à Lyon en novembre dernier :

·         Pour lutter contre les inégalités d’accès à la pratique sportive, encore très importantes sur certains territoire, en fonction de la situation sociale, du handicap, du genre, selon que l’on habite dans une zone rurale ou une zone urbaine ;

·         Pour conforter notre politique du sport de haut niveau ;

·         Pour améliorer la gouvernance du sport et son cadre normatif ;

·         Pour renforcer le statut des bénévoles

·         Pour redresser le CNDS et assurer une répartition plus pertinente de ses interventions sur les territoires

Je vais finir par croire que ce que nous avons mis en place en Picardie a inspiré la politique nationale de ce ministère. Modeste je suis, modeste je le reste, bien que….

Je me permets d’insister sur un point précis que nous partageons complètement dans la synthèse du rapport de la cour des comptes au sujet du sport : Le Centre National de Développement du Sport a été créé « pour les petits clubs, pour les équipements de nos quartiers, de nos campagnes » pas pour financer la gestion du Stade de France, pas pour financer la construction des grands stades de l’Euro 2016, par pour financer l’extension de Roland Garros.

Cela nous le dénonçons depuis des années, nous sommes maintenant entendu, mais le mal est fait, le déficit en investissement du CNDS est de deux années soit plus de 515 M€ et de nombreuses collectivités territoriales picardes n’auront pas la possibilité de bénéficier de ces fonds d’Etat. C’est le prix de la gestion de Sarkozy, de Laporte, de Douillet et de personne d’autres.

C’est aussi le prix de la gestion en bon de père de famille du sénateur Martin, membre du conseil d’administration de cette structure et qui découvre seulement ces erreurs.

Car la gestion du CNDS est encore aujourd’hui particulière et absolument pas dans les objectifs d’origine du FNDS créé par Marie-Georges Buffet comme outil de co-gestion :

·         Car comment géré des fonds avec le milieu sportif quand il y a ce rapport de financeurs à financés.

·         Il est temps de mettre un peu de démocratie, de gestion responsable dans tout cela et d’affirmer que les collectivités territoriales n’ont pas qu’un rôle

d’observateur à jouer puisqu’elles sont les premières contributrices dans le financement du sport pour tous et de ses équipements. Et la nomination hier d’un nouveau directeur du CNDS nous rassure.

Ce sont ces axes de progrès que nous demandions dans le cadre d’un changement, ils se mettent en place, certes lentement, mais nous avançons et sommes fier d’avoir participer à cette évolution et nous l’avons déjà quasiment acté en Picardie en étant parmi les vrais acteurs du monde su sport.

Je me permets une dernière remarque sur le sport quand je vois hurler les élus « qui aiment encore et beaucoup la Picardie » sur l’aide au sport professionnel, sur l’aide à la communication vers ces mêmes clubs : Nous ne vous avons pas beaucoup entendu dans les derniers mois quand Laporte – Douillet et consorts bradaient les politiques du sport pour tous pour enrichir le sport professionnel. Alors sachons garder raison quand l’intervention du Conseil Régional de Picardie est de XXX % du budget du sport en région.

Je ne peux terminer mon intervention sans évoquer le projet de Canal Seine Nord Europe.

Vous le rappeliez hier Monsieur le Président, c’est bien Borloo, ministre de Sarkozy, qui a monté le premier plan de financement en demandant 330 M€ à l’Europe,

C’est bien ce même ministre qui a décidé de lancer un dialogue compétitif dans le cadre d’un PPP,

C’est bien ce même gouvernement qui a été dans l’incapacité de donner tous les éléments du projet aux candidats privés, ce qui a entrainé le retrait du groupe Bouygues.

C’est bien le président de V.N.F., par ailleurs député de la Somme, et maintenant candidat à la mairie d’Amiens qui agite les populations en annonçant des dizaines de milliers d’emplois non délocalisables sur le territoire alors que toutes les études ne sont pas en capacité d’en amener plus que quelques milliers d’ici à 20 ans.

C’est bien ce même gesticulateur qui se permet d’annoncer dans la presse locale de mercredi dernier que l’Europe peut mettre 1,2 milliards d’€uros en plus alors qu’il sait très bien que le budget européen n’est toujours pas voté à ce jour et que les britanniques risquent de nous couler ce budget.

Oui, nous sommes des élus responsables quand nous parlons du Canal Seine Nord Europe, mais depuis le début, nous dénonçons le financement de cet investissement majeur par le recours à un PPP.

Nous sommes des élus responsables quand, dans ce cadre là, nous parlons aussi de la relance la filière de construction des barges qui circuleront sur ce tronçon européen.

Nous sommes aussi des élus responsables quand nous disons que ce Canal ne doit pas servir uniquement à développer l’économie asiatique et chinoise en particulier, mais doit surtout servir l’industrie européenne, française et picarde.

Voilà bien des raisons qui nous confortent d’être des acteurs du changement dans notre région, du progrès social dans nos territoires, car nous sommes des élus régionaux et non pas des élus territoriaux, nous sommes les élus des 2 millions d’habitants de notre Picardie, et non pas les représentants de quelques corporatismes comme nous le voyons un peu trop sur les bancs de l’opposition républicaine.

Nous voterons ce budget par solidarité politique, même si au niveau national, nous montrons notre impatience, tout comme vous Monsieur le Président, dans la lenteur de la mise en œuvre d’un changement voulu largement par une majorité de picardes et de picards.

Nous apportons notre soutien à votre politique Monsieur le Président, mais nous restons vigilants pour que vous soyez l’interprète de nos impatiences au niveau national.

Je vous remercie de votre attention.

(sous réserve du prononcé)

 

Partager cet article
Repost0

commentaires