Nicolas Sarkozy vient d’annoncer qu’il souhaitait "une véritable politique industrielle".
Chiche, M. Président, mais allons au-delà des effets d’annonce.
Prenons l’exemple de l’automobile.
En pleine crise, où les ventes ne cessent de plonger, vous proposez que les administrateurs de l’État « jouent leur rôle » dans les conseils d’administration pour mieux suivre les stratégies industrielles.
Allons plus loin, donnons de vrais pouvoirs de décision aux salariés dans les conseils d’administration (proposition de loi n° 1469 des députés communistes, républicains et du Parti de gauche !).
Vous prétendez ne pas accepter « que le grand groupe privé automobile PSA ait les deux-tiers de ses effectifs en France et que l’autre constructeur automobile ait seulement un tiers de ses effectifs en France, alors que l’Etat en est propriétaire à 15% », en évoquant Renault.
Le diagnostic est bon, mais quel remède est apporté ? Puisqu’il est mis en avant la participation dans le capital de Renault, il faut aller au bout de la logique !
On ne saurait laisser à la rentabilité financière pour les actionnaires le soin d’impulser des recherches aussi stratégiques que celles qui touchent les motorisations, les carburants, les composants, les matériaux, qui sont au cœur d’une politique industrielle nationale.
Or, détenir 15 % du capital d’une société ne sert strictement à rien pour impulser une politique ! Logiquement, il faut renforcer la place des administrateurs de l’État, en allant au moins au niveau de la minorité de blocage, ce qui permettrait d’avoir un contrôle sur certaines opérations en capital (notamment les fusions, les scissions et les émissions d’actions).
Et pourquoi ne pas nationaliser Renault afin de contrôler totalement sa gestion ordinaire, ses délocalisations, ses versements des stock-options ou de dividendes ?
À Renault, c’est comme à l’Assemblée, pour décider, mieux vaut y être majoritaire que minoritaire !
Tout cela est à discuter avec les salariés de Renault, qui sont actuellement en lutte sur le site de Douai, par exemple, pour refuser que les « cadres-traders » se voient octroyer des « primes-bonus » de 10 à 15 000 euros !
Encore un effort, Monsieur le Président !